Malentendante depuis l’âge de 12 ans après avoir perdu son audition progressivement, Nathalie Birault n’a pas toujours bien assumé son appareillage.

Adolescente, elle a souffert de cette audioprothèse marron qui la stigmatisait et la mettait à l’écart. En grandissant, elle s’est passionnée pour cet appareil, au point de faire des stages dès la classe de 3e chez un audioprothésiste pour comprendre et apprendre son fonctionnement. Elle lui a demandé de changer la coque marron pour une coque transparente, avant de passer au rose flashy à son entrée au lycée.

Peut-être l’idée d’un bijou pour habiller les coques remonte-t- elle à cette époque : en choisissant une couleur très visible, elle affirmait sa singularité, mais à 15 ans on n’a pas toujours envie de porter du rose tous les jours voire pendant des années, la durée maximum d’une prothèse étant de 5 ans. Après avoir décroché un bac scientifique dans l’idée de devenir Portrait de Nathalie Birault, Fondatrice d’Odiora Nathalie Birault a dû se résigner : son niveau d’audition ne lui permettait pas d’embrasser cette profession tant désirée. Elle opère alors un virage radical et s’inscrit aux Beaux-Arts à Saint-Etienne, pour donner libre cours à sa sensibilité artistique.

« J’ai pu m’exprimer et faire entrer les gens dans ma bulle de malentendante grâce à la photo, la vidéo, les installations et le graphisme. « 

Nathalie Birault a notamment réalisé une exposition composée de photos noir et blanc qui évoquent le ralenti et une ambiance cotonneuse en résonance à son handicap. Son travail de fin d’année a pris la forme d’une installation vidéo 4 écrans diffusent des images et interagissent entre eux pour encadrer l’entendant et le mettre dans l’ambiance sonore d’un malentendant.

Diplômée en communication visuelle en 2006, Nathalie Birault s’est alors confrontée à la dure réalité du marché du travail.

A force de persévérance, elle décroche un CDD en communication interne au sein d’un groupe lyonnais, avant d’embrayer sur un poste de webmaster infographiste assistante chargée de communication. Grâce à la mission handicap de cette entreprise, elle redonne vie à son travail de fin d’études, qui reçoit en 2010 le « prix de la détermination » pour l’engagement d’une personne handicapée à sensibiliser l’entreprise à son handicap.

Artiste et libre, Nathalie Birault aime apprendre des autres et se dépasser :

A l’occasion d’un atelier de création de bijoux, elle a l’étincelle. Et, toujours nostalgique d’un voyage effectué à Tahiti quelques années plus tôt, elle fait le lien : Odiora venait de naître. 

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Odiora
nathaliebirault@yahoo.fr